Quand l’EVG devient une aventure locale et durable
Organiser un enterrement de vie de garçon (EVG) en Suisse ne se limite plus à une virée en boîte ou à une tournée des bars. La tendance actuelle s’oriente vers des activités originales, ancrées localement, qui allient plaisir, découverte et souvenirs impérissables. Car pourquoi ne pas profiter de cette journée spéciale pour célébrer l’amitié, explorer des coins méconnus de la Suisse romande et soutenir des projets durables ?
Des Alpes vaudoises aux rives du Léman, en passant par les forêts jurassiennes, les options ne manquent pas pour faire vivre au futur marié une expérience hors du commun. Voici un tour d’horizon d’activités décalées, responsables et franchement mémorables, testées ou recommandées par des acteurs locaux.
Sur les sentiers de l’adrénaline éthique
Les férus d’aventure trouveront leur bonheur dans des expériences à forte dose d’adrénaline… mais à faible impact écologique. À Château-d’Oex, le parapente en tandem avec un moniteur local permet de survoler les Préalpes dans un silence presque mystique. D’après Julien, instructeur certifié depuis 12 ans, « la sensation de voler au-dessus des sapins reste inoubliable, sans bruit de moteur, juste avec le vent et la vue sur les Dents du Midi ».
Autre idée : l’escalade de via ferrata suisse, comme celle de Moléson, accessible à tous les niveaux. Ce type d’activité mise sur la valorisation du patrimoine naturel tout en s’assurant de limiter l’empreinte des installations. Un EVG à flanc de falaise ? Pourquoi pas.
Immersion dans les savoir-faire romands
Pour un groupe d’amis curieux et gourmands, les ateliers participatifs organisés par des artisans locaux sont une pépite. À Cossonay, l’atelier de fabrication de fromage d’alpage proposé par la laiterie artisanale Fromagerie Marcelin allie savoir-faire et convivialité. Le groupe repart avec sa propre tome affinée et une sacrée dose de rigolade autour du lait caillé.
Dans un autre registre, les brasseries artisanales romandes ouvrent aussi leurs portes pour des sessions de brassage sur mesure. Chez Bière & Co à Lausanne, on peut créer sa propre bière, de la recette au nom sur l’étiquette. Une idée qui plaît pour son côté DIY… mais aussi parce que les souvenirs sont liquides (et embouteillés).
Escape game grandeur nature dans une ville suisse
Les classiques escape games en salle ont fait place à des formats plus immersifs et urbains. À Neuchâtel, l’initiative Urban Escape propose un jeu d’énigmes à l’échelle de la ville, mêlant QR codes, indices cachés et interaction avec les commerçants partenaires. Pendant deux heures, les participants explorent le centre-ville autrement, menés par un scénario concocté sur mesure selon le marié et ses passions (cinéma, sport, mystères historiques…)
Pour Élodie Winterhalter, cofondatrice du projet, « l’expérience repose autant sur la redécouverte du territoire que sur la dynamique de groupe. C’est une façon de rendre une ville connue tout à coup excitante. »
Week-end nature et bivouac responsable
Envie de marquer le coup par une déconnexion totale ? De plus en plus de groupes optent pour un EVG version rando-bivouac, avec une touche de confort. Dans le parc naturel régional du Doubs, plusieurs guides proposent un week-end en autonomie avec nuit sous tente, feu de camp et produits locaux.
Ce type d’expérience, souvent encadrée par des accompagnateurs de moyenne montagne, séduit pour son authenticité. On cuisine des produits du terroir (saucisse neuchâteloise, pain au feu de bois), on apprend à filtrer de l’eau ou à lire une carte… et surtout, on se retrouve entre potes sans pression, sans réseau, juste avec la nature.
Une solution idéale pour ceux qui veulent camper sans sacrifier l’éthique : certains prestataires fournissent un équipement éco-conçu, et veillent au respect des zones protégées.
Un EVG solidaire ? Oui, et enthousiasmant
Plus rare – mais en nette progression – certains enterrements de vie de garçon intègrent une dimension solidaire ou citoyenne. À Genève ou Fribourg, il est possible de passer quelques heures à participer à une action collective : récolte de légumes dans une ferme permaculturelle, chantier collaboratif dans une coopérative d’habitat, ou encore aide ponctuelle dans une association d’écologie urbaine.
Laurent, organisateur d’un EVG à Lausanne, nous raconte : « On a passé la matinée à aider une association qui retape des vélos pour des réfugiés. Ça change du modèle habituel, et ça a résonné avec l’engagement du futur marié. » Loin d’être moralisateurs, ces formats alternatifs marquent durablement les groupes, alliant rires et sens.
Art contemporain et happening personnalisé
Et si l’EVG devenait une performance collective ? Certaines galeries ou collectifs d’artistes romands proposent aujourd’hui de créer des ateliers artistiques interactifs, où le groupe collabore à une œuvre éphémère (graffiti, sculpture collaborative, fresque en nature). Le collectif zurichois ColorIt a récemment lancé des happenings itinérants jusqu’en Suisse romande – parfait pour un groupe créatif.
Dans une version plus tranquille : un atelier de sérigraphie personnalisé, comme celui proposé par Atelier Ink à Genève, permet de repartir avec des t-shirts ou tote bags faits main, rendant l’expérience tangible – et réutilisable.
Un EVG slow, mais stylé
Arrêter la frénésie de la fête tapageuse et miser sur la qualité des échanges : telle est l’idée derrière les formats d’EVG « slow » que l’on voit émerger. Brunch panoramique au bord du lac à Montreux, balade en vélo électrique entre vignes et artisans à Lavaux, dégustation de vins biodynamiques dans une cave familiale à Yvorne… Le tout suivi d’un coucher de soleil et d’un pique-nique gastro préparé avec des produits de la ferme voisine.
Ce type de programme plaît surtout aux trentenaires qui cherchent à se retrouver « simplement », sans excès, mais avec goût. En prime : des rencontres avec des artisans passionnés, toujours heureux de partager un bout de leur histoire.
Astuces pratiques pour un EVG local réussi
- Anticiper les réservations : pour les activités encadrées, les places sont souvent limitées, surtout en été.
- Favoriser les transports en commun : train, bus ou vélo pour minimiser l’empreinte carbone et garantir la sécurité du groupe (notamment après les dégustations).
- Inclure le marié dans la réflexion : même si c’est une surprise, discutez en amont avec ses proches pour éviter les faux pas (phobies, limites, préférences).
- Privilégier les prestataires locaux : ils connaissent le terrain, les bons spots et partagent souvent des valeurs éthiques proches de vos envies.
- Créer une trace de l’événement : que ce soit un carnet de route, une vidéo homemade ou des objets personnalisés, ces souvenirs comptent.
L’EVG, miroir d’un certain art de vivre suisse
Au final, organiser un EVG original, durable et « à la suisse » est bien plus qu’un défi logistique : c’est une opportunité. Celle de célébrer un passage de vie avec authenticité, entouré de ses proches, et en lien avec un territoire riche en ressources humaines et naturelles. Un moment fort, ancré dans un lieu, une époque, une intention. Car en Suisse romande, même un enterrement de vie de garçon peut devenir une expérience qui fait sens – et laisse une empreinte bien plus joyeuse que carbonée.